NGUG WA THIONGO EST MORT (28/05/205)

NGUG WA THIONGO EST MORT (28/05/205)

Un immense auteur pas assez connu ni reconnu dans le monde francophone. Un courage politique extraordinaire. Un homme simple et, dans les contacts que j’ai eus avec lui depuis des années, modeste et adorable.
Lisez-le, c’est le plus bel hommage que vous puissiez lui faire ainsi qu’à sa famille unie autour de lui.
Je suis heureux d’avoir co-traduit avec Annaelle Rochard le premier volume de son autobiographie, « Rêver en temps de guerre » et de l’avoir publié dans ma collection chez Vents d’ailleurs soutenu par Jutta Hepke. La maison a, depuis, fermé ses portes, mais le livre devrait être réédité cette année par les Editions Project’îles et en numérique pour l’Afrique et le monde par une maison liée à l’IFRA.
L’édition de ce premier volume de l’autobiographie (en attendant les deux suivants) a été un parcours du combattant avant l’édition chez Vents d’ailleurs: quelles maisons d’édition françaises voulaient de Ngũgĩ? Aucune grande maison depuis des décennies (des plus petites: La Fabrique pour le merveilleux « Décoloniser l’esprit » traduit par Sylvain Prudhomme, Les Editions Passage(s) et Dominique Lanni pour des nouvelles, Présence Africaine récemment pour « Les Neuf Parfaites »). Et lorsque j’ai cherché une maison pour la réédition des mémoires, le même parcours a recommencé malgré des soutiens extérieurs, les mêmes portes fermées, la même indifférence. Ngũgĩ, nobélisable chaque année, s’accorde peu à l’esprit français. Mais il est universel.
Au revoir, Ngũgĩ.