Toutes nos nuits Rothko

About This Project

Texte « hybride » pour enfants et adultes, littéraire. Inédit. Projet d’adaptation théâtrale en cours.

 

Résumé
Toutes les nuits, à minuit, minuit moins cinq, un garçon se lève et va aux toilettes.
Petit à petit, dans ses pérégrinations dans l’appartement, se crée un double avec qui il va dialoguer sur la vie, sa famille, l’amour, la mort, les pipis, les crabes, la guerre, la peinture, les pays profonds et ceux qui ne le sont pas…
Un dialogue philosophico-fantastique, parfois burlesque, souvent lucide, mi-rêvé, mi-éveillé sur ce qu’un enfant perçoit du monde quand (presque) tout le monde dort…

 

Début
Première nuit

… mais ça pourrait aussi bien être la septième. Ou la douzième. Ou la vingt-quatrième. Ou la quatre-vingt-quatrième. Ou encore la quatre cent quatre-vingt quatrième. Les nuits, au contraire des jours, se ressemblent tellement.
Ainsi, quel jour sommes-nous ?
Le seize mars. Ou le dix-sept.
Bien. Mais quelle nuit ?
C’est vrai ça : quelle nuit ?
Jamais. Jamais on ne demande :
« Quelle nuit sommes-nous ? »
Parce que les nuits, ça ne compte pas. Ou : ça ne se compte pas, ce qui revient au même. Quelle a été la première ? Quelle sera la dernière ? On ne sait pas. Non, on ne sait pas.
Même.
Même que la première pourrait être la dernière. Et la dernière la première.
C’est ça : les nuits, parfois, on pourrait dire que ça tourne à l’envers.
Oui, je pense (car j’y ai réfléchi) que les nuits sont un autre monde que les jours. Ou. Ou un monde autre.
Bon, faut que je me lève. Quelle heure est-il ?
Pourquoi tu poses la question ? Tu sais bien quelle heure il est. Il est toujours minuit. Ou minuit moins cinq. Ou moins dix. Presque toujours minuit.
Presque toujours minuit à la rue Rothko.

Category
ECRITURES, théâtre, jeunesse